a la rencontre des colanceurs

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Une éditrice et coach d’auteurs freelance installée dans le Cantal

La rencontre avec la onzième invitée de mon podacst, début Juillet, signe la reprise de mon aventure nomade après le confinement.

Je suis très enthousiaste de découvrir Marjolaine car son activité de free lance est originale et innovante. Avant d’être en contact avec elle via des groupes d’entrepreneurs communs (LiveMentor et Colancing), j’ignorais totalement que les métiers de l’édition pouvaient s’exercer avec un statut d’indépendant. 

J’étais également impatiente de rencontrer la femme derrière les messages puis les newsletters écrits avec tant de finesse et simplicité. C’est d’ailleurs ses publications qui m’ont aimantée vers Marjolaine m’encourageant à lui proposer de s’exprimer dans mon micro.

Enfin, je me faisais une joie de m’immerger dans l’environnement naturel et sauvage du cantal dont elle partage les paysages si ressourçants sur les réseaux sociaux.

A l’assaut des routes en lacets de l’Auvergne

Depuis l’Hérault où je me suis installée au début de cet été,  je suis les courbes des vallées des anciens volcans pour me rendre à Fleurac.

Pendant trois jours, j’ai l’occasion de vivre avec Marjolaine, Stéphane, son compagnon et associé, entourés de leurs 13 chats !

On s’organise entre le travail sur le feu de chacun, une ballade autour d’une cascade et l’enregistrement de l’épisode.

Notre lieu stratégique : la rustique table de jardin offrant une belle vue sur la campagne environnante où nous prenons nos repas et menons nos vives discussions à bâtons rompus.

 

 Itinéraire d’une enfant pas spécialement gâtée

La jeunesse de Marjo a été assez…compliquée.

Si on peut succomber au charme du décor vert normand de son enfance puis méditerranéen de son adolescence, les tensions et problématiques intra-familiales nuancent ces clichés bucoliques ou paradisiaques.

Dès son adolescence, elle éprouve un vrai penchant pour l’écriture. Un refuge qu’elle tapisse de textes, ses premiers romans relatant ses sentiments amoureux dont elle précise malicieusement qu’ils resteront au… placard.

Après son bac, sans idées bien définies, elle choisit une prépa littéraire qui l’amène au niveau licence en lettres modernes.

Là, elle quitte l’université sans terminer son diplôme et se frotte à la vie active.

Durant cette période, elle s’essaiera en femme de ménage puis en tant que reprographe dans un atelier de tirage de plans dans le BTP.

Chacun de ces postes sera riche en expérience et constitutif de ses choix futurs : ils seront les curseurs qui vont définir ce qu’elle ne veut pas.

Après deux ans dans la dernière entreprise, lassée de reprendre le travail avec un gros blues accroché à la gorge, elle donne son congé et reprend le cursus délaissé en licence de lettres.

Elle décide de repartir de la base. Quelle profession correspondrait à ses intérêts ?

Elle effectue une recherche exhaustive sur le répertoire des fiches métiers de l’ONISEP

C’est au tout début du guide, à la lettre C qu’elle trouve une piste avec la profession de correctrice.

A partir de là, tout s’enchaîne !

Elle apprend avec joie que tout étudiant peut effectuer des périodes de stage. Elle en déniche un premier, non rémunéré, à Perpignan, où elle vit.

Un deuxième stage succédera : elle est retenue par la prestigieuse Maison Hachette à Paris.

Son initiation dans ce milieu est pour le moins particulière. Elle ne reçoit quasiment aucune formation par les équipes qui accueillent les futurs éditeurs. Elle apprend sur le tas, munie de ses connaissances littéraires, son bon sens et de la bible des correcteurs.

N’empêche, la voilà lancée dans ce secteur au sein duquel elle évolue encore aujourd’hui comme indépendante. 

Le parcours de Marjolaine et ses spécificités  :

Une fois sa mission pour Hachette terminée, son responsable, très satisfait de ses services,  lui suggère de s’installer comme free-lance. Il lui donnera un contact, un seul.

Ce sera le bon : aujourd’hui encore, après 10 ans, elle poursuit sa collaboration avec  les Editions Leducs.

Elle organise donc son quotidien de correctrice free-lance depuis sa maison de Perpignan où elle vit avec son mari et ses deux filles.

Le second tournant de sa trajectoire débute il y a 4 ans. A ce moment là, elle prend quelques décisions importantes qui vont chambouler son foyer et le confort matériel habituel.

Marjolaine souhaite se rapprocher de la vie de ses rêves. Assumer cette quête passe par la nécéssité de laisser derrière elle ce qui constituait sa vie jusqu’alors : quitter son mari et sa maison.

Elle se met en route vers Lyon pour une étape de deux ans. Elle travaille énormément. Il faut assumer seule deux logements et les dépenses occasionnées pour passer le plus de temps possible avec ses filles restées à Perpignan.

Le temps qui lui reste, elle le dédie à vivre une adolescence dont elle avait manqué le rendez-vous quelques années auparavant.

Surtout, elle rencontre Stéphane. Son compagnon actuel, l’homme de sa vie, qu’elle formera à son métier. Ensemble, ils s’établissent dans le Cantal.

A deux, ils revisitent son métier de correctrice en identifiant les points forts et les limites de  cette activité. Une dynamique s’instaure. Ils commencent à envisager un premier pivot vers le suivi éditorial et le portage de projets de livre auprès des éditeurs, ce qui  leur offre une vision plus large et un apport financier plus conséquent.

La découverte de la planète entrepreneur

C’est l’évènement qui marque son entrée dans la matrice professionelle qu’elle recherchait.

A l’automne 2019, les éditions Leducs la missione pour travailler sur l’ouvrage « la Méthode » d’Alexandre Dana. Lui, c’est le CEO de LiveMentor, une école reconnue dans la formation en ligne pour entrepreneurs, à la tête d’une communauté de milliers d’élèves qui échangent avec fougue sur un groupe Facebook.

Elle ne soupçonnait pas les portes et horizons qui allaient s’ouvrir pour elle et le développement de son activité.

Elle met judicieusement et promptement en place un certain nombre de techniques de marketing digital décrites dans l’ouvrage dont elle accompagne l’écriture.

Bien-sûr, elle n’évite ni les moments de découragement, ni le syndrôme de l’imposteur.

Mais globalement, les progrès sont rapides et aboutissent à des résultats positifs qui laissent la communauté admirative.

Oui ! En plus de mettre en place les bases de sa communication et de son identité digitales, Marjolaine prend le temps de publier, sur le groupe facebook de Live Mentor et de Colancing, le partage de ses démarches, interrogations et progressions.

Avec fluidité, elle épouse les grands principes prônés par les entrepreneurs confirmés : ne pas attendre que tout soit parfait pour avancer et ne pas s’embarrasser de structure lourde ou coûteuse au départ. Essentiellement, elle fait sien le processus itératif : expérimenter, ajuster, recommencer, s’améliorer.

Bon, il faut reconnaître qu’à part les aspects techniques, cette routarde de l’édition, possède déjà les atouts lui assurant une percée rapide : l’expérience et la légitimité dans son domaine, du contenu passionné de qualité à partager et une authenticité sans fard qui font fondre ceux qui la lisent.

 De la création d’une audience à la vente d’un accompagnement

Les graines de ces efforts en communication sont récoltées rapidement puisqu’en quelques mois, elle réunit plusieurs centaines d’abonnés à sa newsletter et ses comptes professionnels sur les réseaux sociaux sont suivis avec un bel engagement.

Devant l’entousiame de son audience dont elle reçoit des centaines de messages, avec Stephane, ils projettent de monter une formation en ligne visant à accompagner l’écriture d’ouvrage.

Mais, Marjolaine se sent bloquée. Nous sommes alors en plein confinement.

Elle ne parvient pas à concrétiser les idées qui s’agitent dans sa tête, les ébauches qu’elle avait pourtant posées avec son compagnon. La conception détaillée des modules de sa formation lui semble bien trop abstraite.

Elle s’entête un peu puis lâche prise en se consacrant à la prèsence de ses filles.  Elle en a la garde prolongée pendant plusieurs semaines au moment de la crise sanitaire de la Covid 19.

C’est peu après cette période que s’établit  un autre virage.

Dans un premier temps, le couple ne proposera pas de formation en ligne, mais un coaching personnalisé pour particuliers avec 2 types d’accompagnement différent !

Ils se décident un peu sur un coup de tête au mois de juin et se jettent à l’eau sans filets : elle présente publiquement son offre, qui débutera 5 jours plus tard !

Avec son compagnon, ils vivent alors une phase très excitante : jour après jour, les notifications s’accumulent des personnes qui ont fait le pas d’acheter leur coaching pour avancer dans la rédaction de leurs ouvrages.

Près de 30 personnes se sont inscrites à la première session

La maison et le couple vibrent alors au gré des différentes étapes des nouvelles prises en charge.

Suite aux premières séances de coaching, les premières confidences des aspirants auteurs, souvent émouvantes, donnent des ailes à Marjorie qui  muscle ses récapitulatifs d’entretien et pistes de travail pour permettre aux apprenants de prendre confiance en eux et de progresser.

Lors de ma visite, cela fait un mois que les coaching ont commencé. Même si les associés ne sont pas novices dans leur domaine, ça fleure bon le projet en cours de rodage avec mille idées d’amélioration afin d’enrichir et structurer leurs accompagnements.

Je suis moi même gagnée par cette excitation et j’écoute, captivée, Marjolaine décrire les modalités d’intervention personnalisée qu’elle met en place pour porter chaque auteur et son projet.

Une marche de plus est donc gravie pour les associés qui ont confirmé la pertinence de leur intuition.

Leur mission  :  offrir aux 5 français sur 10 qui souhaitent écrire et publier un livre les moyens de réaliser leur rêve.

Comme Annaick, mon invité précédante (épisode 10), Marjolaine emploie également le qualificatif de doula pour décrire son activité. Elle file la métaphore d’une aide à l’ accouchement sans douleur pour accompagner la naissance d’un livre.

A terme, Marjolaine et Stéphane aspirent à révolutionner le monde de l’édition et du livre ! Ils désirent replacer l’auteur, le pilier fondamental de cet écosystème, au cœur du processus, en lui redonnant toute la valeur et la considération qui lui reviennent de droit.

Les éclairages apportés par l’expérience de Marjolaine

L’accompagnement éditorial que Marjolaine déploie auprès d’Alexandre Dana, CEO de Live Mentor pour sa méthode en cours d’écriture l’éveille à quelques prises de consience. Les spécificités de l’entrepreunariat, loin des préjugés qu’elle en avait, se rapprochent de sa propre réalité et de ses conceptions.

Elle saisit que ce qu’elle considérait comme un simple statut de free lance ne demande qu’à éclore en s’affranchissant du rôle de prestataire.

La métamorphose s’opère très rapidement au contact des communautés d’entrepreneurs. Intégrer ces groupes auront l’effet d’un activateur de transformation : tous ces hommes et ces femmes, souhaitant vivre de leurs passions, habités par le désir de concrétiser des idées folles et des projets innovants. Marjolaine est enthousiasmée par tant d’énergie.

Elle va plonger dans la vague qui va la porter bien plus loin que prévu.

Je l’ai déjà signalé, elle enfile aisément sa cape d’entrepreneur enchaînant les étapes sans obstacles majeurs. 

 

L’usage des réseaux sociaux, l’importance de la légitimité à acquérir en ligne grâce à un contenu solide et sérieux,  le développement d’une communauté pour s’adresser spécifiquement aux clients avec qui elle veut travailler.

Chaque palier lui demande beaucoup de travail mais les fondations sont déjà établies et les résultats sont là. Ils fournissent le carburant pour poursuivre la montée en puissance.

Le rapport aux données numériques

 

Excepté les échanges téléphoniques nécessaires pour mettre au point les termes des collaborations éditoriales ou réaliser les séances de coaching, le coeur des activités de Marjolaine et Stéphane se réalise à distance. Ils utilisent les différents outils de travail collaboratif en ligne pour mener les différents échanges avec les auteurs accompagnés, leurs collaborateurs ou les éditeurs.

 

Les enjeux de l’identité digitale

Hormis un site internet, peu référencé à l’époque, et les emails de prospection envoyés lors de ses début comme free lance, Marjolaine n’a pas eu recours à des solutions numériques avant de lancer sa communication digitale à l’hiver dernier.

Le monde des éditeurs fonctionne énormément sur le bouche à oreille et la recommandation.

Dans cet univers, l’idée est d’établir des partenariats et de la confiance sur la durée en évitant de changer de collaborateur si ce n’est pas nécessaire. 

C’est en découvrant le monde des entrepreneurs qu’elle comprend l’importance de développer une identité sur internet. Ses canaux de prédilection sont un compte professionnel sur facebook, Linkdin et la rédaction d’une newsletter bi-mensuelle.

Cette identité digitale est dans la continuité totale de qui elle est « hors ligne ».

Cependant, elle a dû s’adapter à une nouveauté. Après onze ans de relations professionnelles demeurant en huis clos, s’exposer publiquement et présenter son alignement à une audience, c’est aussi accepter le risque de déplaire. 

Mais comme à chaque fois qu’elle ressent la peur, sa solution, c’est être dans l’action !

La question du développement personnel

Marjolaine fait partie de ceux qui n’hésitent pas à se faire accompagner pour déconstruire leurs blocages et alléger les traces laissées par une enfance difficile.

La posture que Marjolaine se propose d’adopter avec les auteurs qu’elle coache est également une forme de réponse à cette question.

Selon elle, on ne peut pas écrire un bon livre sous une contrainte subie. 

Le cœur de l’écriture c’est « la profonde envie de transmettre quelque chose, d’en avoir une vision claire et d’être aligné avec son sujet ou son histoire ».

C’est pourquoi, les premières pistes de travail qu’elle propose aux auteurs concernent la vision et la transformation que ces derniers souhaitent apporter à leur lecteur.

Cela me semble bel et bien correspondre aux dimensions du développement personnel.

Sans doute, c’est ce qui donne cette coloration si particulière à son activité. Développer un ensemble de compétences techniques liées au langage écrit associé à une posture d’accompagnant afin de guider les aspirants auteurs vers leur propre source.

La femme amoureuse, la maman et l’entrepreneuse

Marjolaine est dôtée à la fois d’une sagacité aïgue et d’une touchante authenticité et profondeur.

Au-delà de la trentenaire efficace, aux manettes de son entreprise qui décolle, on sent également à l’oeuvre toute sa sensibilité et la richesse de son monde intérieur.

Cela m’a particulièrement marquée lors de nos échanges dans et hors micro. Notamment lorsqu’elle m’a répondu au sujet de l’habitude qu’elle avait en cas de doute.

Après une courte pause, elle me confie que ce sont les échanges avec ses proches qui ont le plus d’impact en terme de soutien et d’apaisement.

Elle aborde l’importance des conversations avec son compagnon qu’elle considère à la fois comme son amour, ami et associé. Stéphane sait percer ses inquiétudes et la rassénérer. Il contribue à la remettre en piste et possède le don de la redynamiser dès que l’enlisement se fait trop paralysant .

De même, les réactions pleines de fraîcheur de ses filles, lorsqu’elle leur partage ses difficultés, lui permettent de décaler sa vision et réviser son point de vue sur la situation bloquante.

Et la suite ? « No limit » !

Deux projets se dessinent précisément.

Le premier consiste à poursuivre la construction de la vie dont ils rêvent en s’établissant dans un lieu plus ressourçant encore qui démultiplierait les possibles au niveau personnel et professionnel.

Le second, c’est créer cette fameuse formation en ligne.  Les coachings lancés au mois de juin  permettent de comprendre les attentes et d’identifier plus clairement les besoins des aspirants auteurs. La pièce manquante pour rassembler les pièces du puzzle d’un programme à proposer semble être trouvée !

Marjolaine et Stéphane cherchent à rester à l’écoute de leurs intuitions et aimeraient par dessus tout conserver le plaisir d’exercer ce métier. En période de croissance et de changement d’échelle comme ils traversent aujourd’hui, cela nécessite une réflexion approfondie et des prises de décision adéquates.

A ce jour, ils ont porté leur choix sur un recrutement. Une chargée de communication enthousiaste et dynamique avec laquelle ils partagent les mêmes valeurs. Elle sera secondée par une équipe de trois personnes très compétentes. Ensemble, ils préparent activement les nouvelles offres de la rentrée.

Une fois cette résolution prise, Marjolaine et Stéphane sont prêts à aller jusqu’où leurs envies les porteront ! Et nous à les suivre !!

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