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Emmanuelle, la créatrice de Colancing est la dernière rencontre de mon aventure !
C’est fin septembre que j’ai clôturé les rencontres de la série de mon podcast avec Emmanuelle, la créatrice de la communauté dont j’ai rencontré une dizaine de membres ces derniers mois.
Ce sera l’avant-dernier épisode diffusé puisque je prépare l’épisode de conclusion avec un procédé qui inversera la donne…
En attendant, nous voici à Issy-les-Moulineaux dans la chambre d’hôtel où Emma séjourne lors de son déplacement à la capitale. Depuis 8 ans, elle habite à Munich où elle vit une expatriation en famille.
Nous avons réussi à faire coïncider notre présence sur Paris pour enregistrer cet épisode symbolique. Celui qui boucle la boucle !
On se retrouve assez tôt, ce matin-là. Même si on a l’impression de se connaître déjà et de poursuivre une relation commencée il y a un an et demi, je crois que nous partageons l’émotion de se voir dans la réalité physique après tant d’échanges virtuels.
Juste pour resituer le contexte, en février 2019, Emmanuelle crée la communauté Colancing en invitant des entrepreneurs de son cercle à adhérer à l’espace de coworking en ligne qu’elle dédie aux freelances. Elle souhaite leur offrir un cadre pour grandir personnellement et professionnellement dans le partage.
À la lecture de la présentation de cet espace, j’ai été conquise par les valeurs qui le fondaient : entraide, bienveillance, partage, stimulation…
Je fais donc partie, avec 100 autres personnes, des pionniers de cette belle aventure ! Lorsque j’ai imaginé crée mon premier podcast, j’ai tout de suite pensé qu’il consisterait à rencontrer et à échanger avec les entrepreneur-e-s de cette communauté.
Emmanuelle a été séduite par cette idée !
Elle m’a soutenue avec beaucoup d’enthousiasme en m’encourageant à réaliser cette série qui permettra de tisser des liens plus humains et de faire rayonner davantage Colancing.
La passion d’apprendre : d’enseignante à co-fondatrice d’une école de code, d’une agence de communication et d’une boutique en ligne
L’enfance et l’adolescence d’Emma riment avec déplacements constants, au gré des exigences de la carrière de sa maman.
Son bac scientifique en poche, elle séjourne à Londres en tant que jeune fille au pair. À son retour, elle se dirige vers des études en littérature anglaise.
Déjà, les études scientifiques au lycée lui avaient plu, celles menées à l’Université confirment l’idée que le savoir est un chemin vers la liberté et l’indépendance. Cette conviction ne la quittera plus et sera au cœur de ce qu’elle entreprendra par la suite.
A 19 ans, Emmanuelle a déjà rencontré celui qui deviendra son mari et le père de ses deux garçons.
Elle va devenir instit et, comme elle le résume, elle rentre alors dans le cadre du cadre : maison, enfants, chien, voitures…
Cependant, lors de la première expatriation du couple en Corée, elle jongle déjà avec beaucoup d’idées et de projets sans les mener, encore, jusqu’à leur concrétisation.
Le passage à l’acte arrivera alors que la famille s’est installée en Allemagne. Là, elle se décide à apprendre le code. Ce langage informatique représente pour elle un outil supplémentaire au service de la liberté. Avec cette compétence, elle pourra développer des sites internet, intervenir dans les domaines du digital…
Parmi les autres élèves de promo, il y a deux autres nanas également motivées pour créer quelque chose. C’est exactement ce qu’il fallait pour qu’Emmanuelle se lance : ne pas être seule.
L’association de ces enthousiasmes se concrétisera en une entreprise florissante. L’école en ligne qu’elles fondent n’est pas ce qui fonctionne le mieux. Par contre, la conception de sites internet et la vente en ligne de plug-in se révèlent gagnantes. D’autant plus qu’Emmanuelle peut se concentrer sur le marketing relationnel à développer avec la communauté de clients qui fait appel à leurs services.
Première leçon d’entrepreneur : tomber pour mieux se relever
La collaboration dure plus de 3 ans et la croissance est au rendez-vous. À tel point que les dissensions se font ressentir, notamment, à propos de ce succès. Un consensus a du mal à émerger concernant le développement à donner à ce projet collectif et la façon d’investir les recettes.
Les différences en terme éthique, stratégique minent la communication entre les associés, faisant naître l’incompréhension et la perte de confiance mutuelle.
Emmanuelle évoque à ses associés son souhait de sortir de la société, mais ses collaboratrices refusent tout dialogue bloquant immédiatement ses comptes et accès aux différentes interfaces de leurs sociétés.
Elle ne peut plus travailler, ni entrer en contact avec sa communauté ou ses clients : ” C’est le vide absolu, la perte d’une vision, d’un rêve !”, selon ses termes.
Après avoir dédié une très grosse partie de son temps et de son énergie à faire grandir ce bébé commun, reconnaissons que se retrouver hors-course, d’une manière si cavalière, est particulièrement brutal…
Mais comme bien souvent, ce sont des périodes de crise que découlent les opportunités de changement !
” Un espace de coworking en ligne pour les entrepreneurs qui veulent avancer ensemble”
Emmanuelle ne restera pas longtemps désœuvrée. Une fois le premier choc passé, quand elle exprime son désarroi face à la situation, elle reçoit beaucoup de messages de soutien d’entrepreneurs, clients de l’école ou de la boutique en ligne. Elle avait noué avec eux des relations à la fois amicales et commerciales.
A partir de ce cercle qui lui apporte réconfort et encouragement, lui vient l’idée de proposer un espace digital où les freelances pourraient échanger, créer des liens, s’entraider. Bref, s’épanouir ensemble tout en respectant leur indépendance.
Elle travaille à peaufiner son projet et lorsqu’elle le présente sur ses réseaux, c’est un véritable succès.
Vingt-quatre heures après son lancement, Colancing, sous la forme d’un groupe privé sur Facebook, compte déjà 100 membres, tous partants pour l’aventure et adhérant à 100 % aux valeurs qui fondent le groupe.
Régulièrement, Emmanuelle met à disposition un contenu très riche et adapté aux besoins des entrepreneurs. L’interface du groupe revêt de beaux atours et répond à une organisation efficace.
Comme sur un bureau, tout est rangé de façon optimale. Sur les étagères, on trouve des modules où on peut consulter les publications importantes triées par thématique, les lives, les vidéos d’accueil avec une visite guidée de l’espace de travail, la carte géographique des Colanceurs…
Emmanuelle n’économise pas ses efforts pour faire de cette communauté naissante un véritable cocon où chacun peut trouver sa place et se sentir accueilli quelques soit son niveau de développement.
Des “live” avec des experts sont menés pour faire circuler le savoir sur des sujets techniques ou plus relationnels, sans oublier les café colancing, moments de détente autour de la machine à café virtuelle.
Emmanuelle anime ce petit monde avec tant de pep’s et de bienveillance que la communauté compte aujourd’hui cinq cents membres !
Une autre spécificité, c’est son dispositif original consistant à proposer une montée en compétences sur une action, en groupe.
Sur plusieurs sujets, comme communiquer avec sa communauté, mettre en place une newsletter,… elle propose de partager avec les autres ses actions, réflexions et résultats.
En incitant ceux qui s’embarquent avec elle à interagir au maximum et à échanger sur les difficultés et solutions mis au point, elle booste les participants qui relèvent alors de sacrés défis !
Emmanuelle sait adapter la pédagogie innovante au service des freelances : elle conjugue l’apprentissage par l’expérimentation, la classe inversée, le social learning. Il en résulte une belle énergie de travail collectif !
Balayer les déconvenues du passé et construire l’avenir
Elle peut maintenant envisager son échec de façon apaisée. Sa jauge de confiance en elle est assez reboostée pour tourner ses idées et ses yeux pétillants vers le futur.
C’est ainsi qu’en janvier 2020, elle propose un accompagnement pour les freelances et indépendants.
“Focus vente” reçoit un accueil enthousiaste. La communauté a largement passé le stade où elle ne vit que par les interventions de sa créatrice, les différents membres interagissent aussi sans elle, de façon autonome.
Dans ce programme, elle potentialise et articule tous les principes développés au sein de sa communauté. Elle y ajoute son principe de “la capsule”. C’est un mini-groupe composé de 3 à 4 freelances qui planchent ensemble et croisent leur regard sur les projets des uns et des autres.
Elle décrit cette formation comme l’opportunité pour les freelances d’être davantage à l’aise avec la vente de leur offre. “Attention”, précise-t-elle, ce n’est pas une formation en vente.
C’est un parcours d’apprentissage balayant la connaissance de soi avec ce qu’on a à offrir de singulier et la compréhension fine des attentes de ses clients.
À partir de là, la confection d’une offre qui nous correspond, présentée de manière claire et alignée avec nos propres valeurs et celle de nos clients, peut naître. Et cette offre qui va respecter tous les protagonistes en jeu va rendre le processus de vente plus naturel, en diminuant les frictions potentielles.
Aujourd’hui, Emmanuelle peut vivre de son activté à son compte et surtout elle a réussi à atteindre ses objectifs : être à la tête d’un projet sans associés mais pas isolée ! Porter une activité qui correspond à son rêve de réunir des solopreneurs dans une philosophie altruiste et de croissance.
Les éclairages apportés par l’expérience d’Emma
Les nouveaux rapports au travail & L’identité d’entrepreneur
Après sa douloureuse expérience d’entreprises à plusieurs, Emma souhaite être indépendante mais son besoin d’interagir avec les autres l’a incité à créer l’espace colancing.
Entreprendre ce projet seule et sans capital a été une contrainte féconde. Il a fallu éviter de créer un écosystème exigeant un gros investissement et tester comment créer un revenu en animant une communauté, avec de nouvelles compétences à acquérir.
Son intuition a été d’inviter les membres de son groupe à participer en temps réel aux expérimentations qu’elle se propose de mener sur son propre projet.
Ainsi, exposer de façon authentique ses zones de progression, de vulnérabilité lui a permis d’aller plus loin. Elle a transformé ses incompétences en force !
Plutôt que mettre au point un programme “parfait”, crée de A à Z dans sa tête, elle a co-construit ses propositions. Progressivement, elle est parvenue à atteindre un résultat en adéquation avec les attentes et besoins de sa cible, en employant cette méthode souple “par essais et erreurs”.
Aujourd’hui, cette méthodologie lui permet de guider pas-à-pas les entrepreneurs qui cherchent à développer ou mieux positionner leur offre.
Je sollicite Emmanuelle qui posséde une vision assez large et acérée du mindset des entrepreneurs afin qu’elle nous partage son analyse.
Elle voit deux approches que l’on pourrait situer chacune sur les pôles opposés d’un même axe.
A un bout de la ligne, l’entrepreneur-artisan. Il crée un cocon où il se sent à l’aise ; son activité lui ressemble et son ambition principale est de vivre de son activité avec le plus d’harmonie possible.
A l’autre bout de la ligne : l’entrepreneur-croissance. Il bâtit une activité avec l’idée de grandir professionnellement et financièrement. Les notions de déléguer ou léguer, la stratégie et la vision, le challenge traversent son évolution. La peur et les erreurs sont considérées comme des moteurs pour avancer.
Entre ces deux pôles, certains oscillent plus que d’autres. Emma estime qu’elle doit s’orienter plus franchement vers une approche. Elle se sent portée vers celle de la croissance, même si elle apprécie énormément l’effet très énergisant et sécurisant qu’offre la posture la plus rassurante.
Les enjeux de l’identité digitale
C’est une question qui la passionne et qui se pose souvent dans son quotidien.
Alors que professionnellement son activité est toute entière tournée vers le digital, Emma cherche à tendre vers plus de minimalisme, de simplicité, en se rapprochant et en respectant davantage la nature par exemple…
Sans résoudre entièrement ce paradoxe, elle estime que sa réussite est le tissage de vrais liens à partir du virtuel : l’espace qu’elle a fondé permet la rencontre !
Des Colanceurs se rencontrent dans la vraie vie et mon projet de podcast est également une illustration de liens humains initiés d’abord en format digital.
Le rapport aux données numériques
Emmanuelle estime cette relation comme également paradoxale : elle est à la fois essentielle et dangereuse.
Nos modalités de communication et l’accès à l’information ont explosé à tel point que nous sommes tous saturés d’une masse énorme de contenus à portée de clics.
L’objectif de Colancing c’est aussi de rassembler de l’information utile en un seul endroit. Ceci, grâce aux partages des avis et retour d’expérience de ceux qui ont déjà fait des recherches ou qui ont utilisé telle ou telle méthode, application.
L’idée est donc de gagner du temps et aussi de pouvoir aller plus loin en faisant appel à l’expertise des différents prestataires, membres du groupe, de façon gratuite ou payante en fonction des besoins ressentis ou des réponses attendues.
Concernant les formations disponibles en général sur le web, Emmanuelle croit assez peu aux modalités d’apprentissage centrées uniquement sur l’autonomie. Elle estime que ce n’est pas assez personnalisé. Si tant est qu’on aille au bout de ces formations en ligne, ce qui est rare, elle trouve qu’on en ressort souvent avec plus de questions que de réponses.
C’est pourquoi elle souligne l’importance d’être accompagné par des personnes qui ont une expertise et qui sauront être à l’écoute de notre situation spécifique.
La question du développement personnel
Emmanuelle a découvert la puissance d’être accompagné par quelqu’un de confiance lors de son expérience de société avec plusieurs collaborateurs.
Le bienfait c’est de trouver quelqu’un qui nous guide sur les actions, les priorités, les choix que l’on doit effectuer.
Plus récemment, depuis qu’elle est indépendante, elle s’est autorisée à s’offrir ce type d’accompagnement, en dépassant ses doutes : “est-ce que je le mérite, est-ce une dépense ou un investissement ?
Elle assure que c’est primordial de sauter le pas et de se faire confiance. Cela porte vers le haut et dégage une énergie très positive.
Selon elle, ce qui ralentit le plus, c’est le fait de trop réfléchir et de réfléchir tout seul. Être accompagné facilite le passage à l’action et détermine les chemins à privilégier.
Par contre, une fois qu’on a entrepris ce chemin vers l’évolution personnelle, c’est un peu comme un engrenage.
On se retrouve devant un potager qu’il faut constamment entretenir avec des graines qu’on peut toujours replanter.
Aussi, Emmanuelle me fait part de sa technique pour s’oxygéner et éviter les phases de saturation par lesquelles sa tendance à l’acharnement et sa grande force de travail la poussent. Il s’agit de la semaine “S.A.F.E” qu’elle tente de respecter, dans l’idéal mensuellement et au minimum tous les deux mois.
Sept jours de détox digitale, sans programmer des actions de fond et loin des écrans lui apportent recul et rafraichissement pour reprendre de plus belle le pilotage de ses projets.
Le marketing de rencontre d’Emmanuelle
Avec le groupe Colancing, Emmanuelle est parvenue à créer un cadre assez sécurisant et collaboratif pour que cet espace s’épanouisse.
L’esprit de bienveillance et de croissance partagé est si bien installé que les membres interagissent entre eux sans l’intervention de sa créatrice.
Emmanuelle peut ressentir l’appréhension que cet élan ne se perde, si la communauté s’aggrandit trop ou trop vite. A partir d’un certain nombre, il lui paraît difficile de maintenir un taux élevé de connivence.
La bonne nouvelle, c’est que malgré les 500 personnes qui composent aujourd’hui la communauté, le socle est toujours là et n’est pas bousculé par des personnes ou intentions malveillantes.
Les derniers arrivés peuvent s’appuyer sur les modèles d’interaction et d’échange des plus anciens. La transmission de l’ambiance et des valeurs fondatrices est opérationnelle dès l’entrée des nouveaux venus.
Emmanuelle a finalement très peu de modération à effectuer au sein du groupe car l’état d’esprit ne relève clairement pas de l’auto-promotion ou du “moi je”.
Au sein de cette communauté, des personnes qui pourraient être en concurrence ont envie de travailler ensemble sur des projets qui permettent la collaboration.
Il y a aussi beaucoup de relations clients qui se mettent en place parce que maintenant les gens ont besoin de ça, de connaître la personne et de retrouver les valeurs qui leur correspondent.
L’humain derrière l’offre, c’est ce qui permet le lien commercial. On apprend à connaître les autres à travers leurs retours d’expériences, leurs présentations, leurs commentaires.
Emmanuelle en est convaincue : “C’est parce que je perçois qui tu es que j’ai envie d’en savoir plus sur ton expertise”.
Sur le marché, il y a beaucoup d’experts sur tout, donc c’est pas tant la technique qu’on recherche mais la personne avec qui on se sent en résonance.
C’est une énorme satisfaction pour Emmanuelle d’avoir crée ce type de marketing. Celui qui a pour moteur la rencontre avec l’autre.
Cette communauté c’est comme un rêve qui montre une belle part de l’humanité. Cela confirme que donner pour recevoir ce n’est pas un mythe et ça rend le monde plus beau, s’écrit-elle avec enthousiasme !
Et la suite ?
Emma souhaite faire encore grandir Colancing en préservant le même état d’esprit.
Elle aimerait organiser des évènements en présentiels pour stimuler l’émulation et partager l’incroyable égrégore de réunir des énergies différentes sur un même lieu.
Rencontrer davantage sa communauté et multiplier les opportunités de rencontre entre les membres font partie de ses objectifs.
A la fin de cet échange, particulièrement vibrant, Emma et moi débranchons les micros.
Nous allons retrouver d’autres Colanceurs qui ont réussi à être disponible pour partager un moment ensemble, dans la vraie vie…
C’était génial de se retrouver autour d’un déjeuner dans le joli restaurant “Café Cassette” du sixième arrondissement !
Avec Emmanuelle Hommet
Créatrice de Colancing
