a la rencontre des colanceurs

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Quelques pas aux Pays-Bas !

 

Ou plutôt quelques coups de pédales au vue de l’importance de la mobilité douce de ce côté là de l’Europe.

Depuis Bruxelles (épisode 8 avec Isabelle), mon aventure de rencontre se poursuit en Europe… je me rends à Utrecht, par le train, via Anvers, histoire de me plonger dans l’ambiance flamande.

J’y suis accueillie par la dynamique Pandora, un des membres actifs de Colancing dès la naissance de cette communauté. Elle aussi a accepté de se prêter au jeu de l’interview.

Grâce à elle, je prends rapidement la mesure du charme de cette ville traversée par une rivière.

Des petits ponts, la présence du végétal, de jolis bâtis en brique et des boutiques séduisantes : je découvre une esthétique plutôt féerique. Pandora ne dénote pas dans cet environnement ravissant.

La vie est malicieuse et nous fait prendre des chemins inattendus.

Et oui ! C’est pour suivre son compagnon que Pando s’est installée ici, il y a un an.

Elle est alors âgée de 27 ans et son expérience de la vie en expatriation est déjà multiple.

N’empêche, ce type de décision contraste avec cette jeune femme enthousiaste au caractère bien trempé. En effet, on a du mal à l’envisager comme une suiveuse de conjoint…

En 2018, alors qu’elle vient de créer sa micro-entreprise à Nantes, elle déménage aux Pays-Bas afin de s’y établir auprès de son partenaire de cœur, cadre d’une grande entreprise qui l’a recruté deux ans plus tôt.

Rapidement, Pando franchit les étapes lui permettant d’accéder au statut d’indépendant sauce néerlandaise.

Elle poursuit ce qu’elle avait initiée en France : proposer aux entreprises une stratégie de communication autour des enjeux de la santé des hommes et de la planète.

Diplômée d’une école d’ingénieur puis de communication, elle emprunte peu de détours
avant de monter son activité.

Sa façon de l’exprimer est très claire : « je ne suis pas partie du salariat, je suis entrée dans l’entrepreunariat ».

A partir du moment où elle confirme son intérêt et aptitude pour la communication au service des entreprises, elle ne met pas longtemps à choisir le mode free lance.

Elle donne alors son congé à l’entreprise lyonnaise qui l’embauchait et se lance dans l’aventure.

Cette démarche semble s’effectuer très naturellement. Peut-être que ses réflexions autour de la peur de l’échec participent à la fluidité de ce virage.

Pando estime que cette peur est à la fois un défaut ET une source de motivation.

Le parcours de Pando et ses spécificités  :

L’enfance et l’adolescence de Pandora lui ont fait découvrir différents pays et cultures du monde au cours des diverses missions professionnelles de son père.

C’est pendant ses études en agro alimentaire, qu’elle s’intéresse à la sensibilisation autour des sujets de la nutrition et de la santé. Elle découvre l’importance de la stratégie de la communication dans ce domaine et s’y spécialise.

Elle décroche un premier et unique poste en tant que salariée chez Blédina.

Sans s’y sentir particulièrement limitée, le désir de travailler sur plusieurs projets à la fois et le souhait de se diversifier l’ont poussé à créer sa propre agence de communication.

Pando s’épanouit quand les projets bougent, s’enchaînent, qu’ils sont intéressants et nombreux.

C’est sa façon de nourrir son hyperactivité, c’est ce mouvement qui la porte et lui donne de l’énergie.

« Je suis dans le rush mais ça me procure un bon stress », précise-t’elle dans un grand sourire.

Maintenant que les premières marches ont été franchies, sans trop de tergiversations ni d’obstacles imposants, elle aimerait quitter cette fraîche zone de confort. 

Cela correspondrait à diversifier et élargir son cercle de clients historiques. Il est temps pour elle de s’élancer à la conquête de prospects dans son nouvel environnement international.

Pour ce faire, elle a identifié des limites qu’elle est entrain de franchir, parmi celles-ci, le fait de savoir se faire aider et laisser les autres faire des choses à sa place.

« Il est important pour un entrepreneur de bien identifier le moment à partir duquel déléguer. » Comme elle commence à cerner cet enjeu, elle est en mesure de mieux gérer son temps et de concentrer son énergie sur ce qui lui paraît essentiel de développer.

 Ne pas sous-estimer la valeur de ses compétences.

Même si elle oeuvre dans le champs de la protection de la planète, elle a toujours été à l’aise pour donner de la valeur à son offre. Contrairement à d’autres entrepreneurs rencontrés jusqu’alors, les prix à fixer pour ses prestations ne lui posent aucun problème. 

Elle n’a pas hésité à faire évoluer ses tarifs depuis ses débuts car elle prend conscience de sa montée en compétences au fur et à mesure de ses expériences. 

Il n’y a pas de doute, Pando semble définitivement appartenir à la génération montante, baignée dans l’entrepreunariat ! A l’instar d’Ousséni dont j’ai partagé le parcours dans l’épisode 4, le syndrome de l’imposteur ne frappe pas très fort à sa porte ! 

Dans le même ordre d’idée, le sujet des prix n’est pas tabou. Elle communique sur ce thème avec d’autres free-lance. C’est précisément cela qui lui permet de se situer par rapport à ses concurrents.

Les éclairages apportés par l’expérience de Pando

Les nouveaux rapports au travail & L’identité d’entrepreneur

Est-il nécessaire de le préciser ? Pando a toujours voulu créer quelque chose et sa transition du salariat à l’entrepreunariat a été très fluide.

Par contre, elle reconnaît que cette identité a besoin de temps et d’action pour être forgée. Si elle considère comme normal d’aller regarder ce que font les autres, elle estime qu’on perd parfois trop de temps à se comparer à son prochain !

Elle est convaincue qu’il n’y a pas deux fois la même prestation car les indépendants sont tous différents et chaque offre est spécifique à chacun.

Ainsi, exprimer vraiment qui on est avec toute sa singularité n’est pas un luxe, c’est quasi une obligation !

Pando s’est senti attirée par la liberté que le statut de free lance propose : le choix des horaires, des lieux de travail et celui des projets.

Mais, il ne faut pas oublier les contraintes.

Par exemple, celle d’accepter des revenus, pour l’instant, moins élevés que ceux auxquels elle pourrait prétendre si elle était salariée et la fameuse sensation d’isolement.

C’est justement pour contrer la solitude qu’elle a rejoint le groupe Colancing.

Elle souhaitait un espace de coworking en ligne et appartenir à une communauté. Ayant quitté une équipe de 7 personnes avec qui elle a noué de belles amitiés, c’était important de retrouver d’autres collègues.

Elle est convaincue qu’il n’y a pas deux fois la même prestation car les indépendants sont tous différents et chaque offre est spécifique à chacun.

Ainsi, exprimer vraiment qui on est avec toute sa singularité n’est pas un luxe, c’est quasi une obligation !

Pando s’est senti attirée par la liberté que le statut de free lance propose : le choix des horaires, des lieux de travail et celui des projets.

Le rapport aux données numériques

Pando se forme énormément via internet sur trois thématiques principales : la communication digitale, l’environnement et la santé nutritionnelle.

Elle s’inscrit aux conférences en ligne qui retiennent son attention sur ces sujets.

Une veille quasi quotidienne lui permet de rassembler les actualités de ces domaines qu’elle partage sur ses réseaux.

Elle emploie une méthode rigoureuse pour vérifier les informations recueillies.

La maîtrise d’une organisation efficace lui permet de limiter l’aspect chronophage de cette activité.  Réussir sa production de contenu digital est essentiel : c’est ainsi qu’elle se fait connaître et qu’elle assoit son expertise et sa légitimité.

Au-delà de Colancing, elle se nourrit et évolue au sein de différentes communautés. 

Un réseau de femmes entrepreneuses, un groupe de co-mentoring et des relations plus personnelles, amicales avec des copines également entrepreneures.

Elle apprécie particulièrement quand les autres entrepreneur(e)s évoluent dans des domaines éloignés du sien. La différence et la complémentarité sont des richesses constructives. 

Hors micro, elle m’a confié que son ancienne boss est pour elle une source de connaissance intarissable et un bel exemple d’humilité. Pando s’entretient régulièrement avec elle et la considère comme sa mentor.

La suite : poursuivre sa vie d’expat free-lance aux Pays-bas

Pando s’est tellement bien adaptée à la vie néerlandaise qu’elle se projette dans une installation à moyen, long terme à Utrecht.

Par rapport à la France, la vie lui semble plus douce, l’environnement moins pollué et les locaux moins stressés.

Elle n’a pas noté de grosse différence entre les deux cultures. Peut-être les  » Dutch » (la façon de nommer les néerlandais) lui paraissent plus sincères, cash et honnêtes.

Ce n’est pas pour lui déplaire !

Il faut juste s’habituer au fait qu’ils s’expriment sans détour quand quelque chose ne va pas et ne pas trop faire preuve de susceptibilité.

Monter son entreprise ici ne lui a pas paru  compliqué. Les “Dutch” sont très carrés et les démarches administratives s’en trouvent  simplifiées.

Pando n’envisage pas de changer de route

Que ce soit personnellement ou professionnellement, elle souhaite continuer ce qu’elle a fondé et grandir, accroître son impact.

Sans pour autant nourrir la volonté de devenir une multinationale. Elle apprécie trop le rythme, le temps et le degré de liberté dont elle bénéficie en tant que créatrice de son activité.

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